Développement professionnel, reconnaissance, salaire, politique de RSE… La jeune génération, qui représentent un nouveau vivier de talents pour les entreprises, est aussi celle de candidats particulièrement exigeants. Mode d’emploi à destination des recruteurs.
Quels sont les critères de choix d’une entreprise pour les 18-25 ans ? Alors que la pénurie de talents touche de nombreux secteurs d’activité, la question s’impose comme un sujet majeur. Afin de leur proposer la meilleure expérience RH collaborateur, dès la phase de recrutement, ils ont tout intérêt à connaître leurs aspirations. C’est justement l’objet de l’étude réalisé par l’agence internationale de communication Lewis pendant l’été 2021.
Premier facteur mis en avant par cette génération : les opportunités de développement personnel. En arrivant sur le marché du travail, les jeunes ne cherchent pas simplement à occuper un emploi mais à continuer à apprendre, à enrichir leurs compétences, à en acquérir de nouvelles. Une autre aspiration forte est d’être compris et reconnu, de voir ses attentes prises en compte – qu’il s’agisse d’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle ou d’intérêt des missions.
Diversité et environnement : des attentes fortes
L’étude révèle aussi un résultat plus surprenant, notamment par son ampleur : 81 % des 18-25 ans privilégieraient une entreprise qui partage les mêmes engagements et valeurs. Plusieurs thèmes ont leur préférence, comme l’égalité des sexes, la diversité et l’inclusion, ou encore la lutte contre le réchauffement climatique. Quatre personnes interrogées sur dix seraient prêtes à signer un contrat de travail avec une organisation qui n’est pas encore inclusive, mais qui a des ambitions fortes en la matière. Conséquences directe : un tiers des jeunes talents indique chercher à en savoir plus sur les engagements de l’entreprise lors des entretiens de recrutement.
Les attentes des candidats sont également au cœur d’une étude récente du site d’emploi Monster. Comment se positionner dans un marché du travail bouleversé par la crise sanitaire ? A leurs yeux, ce qui doit faire la différence est, à égalité des suffrages, leur personnalité et leur niveau d’études. Les jeunes souhaitent également être valorisés pour leurs expériences, pourtant modestes à leur âge, et la cohérence de leur parcours. Ils considèrent d’ailleurs que le manque d’expérience est leur principal obstacle, devant le risque de discrimination qu’ils pourraient subir.
Des prétentions salariales à la hauteur de leurs compétences
Les 18-25 ans sont prêts à se montrer flexibles, du moins jusqu’à un certain point. Trois candidats sur quatre accepteraient de rejoindre un secteur qu’ils n’ont pas visé au départ, à condition d’y exercer leur métier. En revanche la grande majorité des jeunes interrogés refuseraient un emploi qui n’a pas de sens pour eux. Ce sujet est d’ailleurs en progression : la recherche de sens a gagné huit points par rapport à l’étude de 2020.
Deux points d’attention sont aussi à prendre en compte pour séduire les jeunes d’un point de vue contractuel. D’abord, deux tiers d’entre n’accepteraient pas un salaire inférieur à celui qu’ils visent. Ensuite, le CDI demeure la forme contractuelle la plus appréciée.
Une relation mitigée au tout télétravail
La crise sanitaire a bousculé l’organisation du travail, et désormais des recruteurs n’hésitent plus à chercher des candidats sur l’ensemble du territoire – si l’emploi est compatible avec le télétravail. Pour autant, s’ils apprécient la flexibilité et la modularité possibles aujourd’hui, tous les jeunes n’en font pas une condition sine qua none. La moitié affirme pouvoir accepter facilement un emploi sans possibilité de télétravailler.
La perspective du 100 % en télétravail provoque des réactions mitigées de la jeune génération ; seule la moitié des répondants accepterait d’intégrer un emploi à distance sans possibilité de se retrouver dans des locaux. Pour les 18-25 ans, le lien social reste important et ne peut pas se passer d’interactions physiques.
Les aspirations des 18-25 ans, multiples et nuancées, appellent des réponses qui le sont tout autant. Ils ne s’agit pas seulement de proposer une promesse employeur attrayante mais de l’aligner avec les besoins, désirs et valeurs des jeunes talents. En tâchant de comprendre les attentes de ses cibles de recrutement, l’entreprise pourra sans doute gagner une longueur d’avance dans la guerre des talents.