La Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, ce 2 avril, est l’occasion de s’intéresser aux profils dits neuroatypiques, qui présentent des spécificités en termes de développement neurologique et de fonctionnement cognitif. Parfois discriminés pendant le processus de recrutement, ils présentent pourtant des atouts dont les employeurs peuvent bénéficier. À condition de mettre en place des pratiques RH qui facilitent leur intégration au sein du collectif de travail.
Troubles du spectre autistique, « dys » (dyslexie, dyspraxie, etc.), de l’attention… 5 à 10 % de la population ferait partie des profils dits neuroatypiques, soit des millions de personnes qui peuvent rencontrer des difficultés à l’école, en études supérieures, puis dans l’emploi. C’est à ce défi d’intégration sociale et d’égalité des chances que s’attaque la stratégie nationale « troubles du neurodéveloppement 2023-2027 ». Parmi les défis au cœur de cette démarche des pouvoirs publics, certains concernent directement les employeurs : il s’agit de mieux outiller et former les professionnels RH et les managers pour faciliter l’adaptation des équipes à ces troubles – et à leurs manifestations.
C’est d’autant plus important que les profils neuroatypiques sont moins souvent en poste que les autres actifs. D’après l’Agefiph, organisme chargé de soutenir le développement de l’emploi des personnes en situation de handicap, 57 % des personnes autistes adultes déclarent être en activité (emploi ou formation). Interrogé par l’Agefiph dans le cadre de son Observatoire « Autisme et emploi », Jean-François Dufresne, président de l’association Vivre et Travailler Autrement, rappelle leurs atouts : « Nombreuses sont les personnes autistes qui ont de réelles capacités de concentration et de précision, et un goût pour les opérations répétitives, ce qui en fait d’excellents candidats à un travail, à condition de pouvoir leur fournir un accompagnement adapté et un projet de vie stimulant autour du travail ».