Le plan de mobilité, un nouveau levier d’expérience RH collaborateur
Du 16 au 22 septembre prochain, se tiendra la 20e édition de la Semaine européenne de la mobilité. L’occasion, pour les entreprises, de mettre en place un dispositif pour favoriser le recours aux mobilités douces, et répondre ainsi aux enjeux de QVT.
Entre le 3 juin, journée mondiale du vélo, et la prochaine semaine de la mobilité, au retour des congés estivaux, les modes de transport proposant une alternative à la voiture individuelle sont à l’honneur. Si chaque citoyen est incité à faire des choix plus respectueux de l’environnement, c’est aussi l’entreprise qui peut être concernée pour faire bouger les lignes – et répondre aux attentes des salariés.
Aujourd’hui trois quarts des actifs utilisent principalement la voiture pour aller travailler, d’après une récente étude. Les transports doux commencent néanmoins à se faire une place : marche à pied, vélo, trottines sont aussi mobilisés par un actif sur trois – une proportion identique recourt ponctuellement ou régulièrement aux transports en commun. La dimension écologique serait, d’après cette même étude, la motivation principale pour adopter des modes de transport vertueux, « classiques » ou électriques. Alors que le prix de l’essence ne cesse de s’envoler, la dimension économique entre aussi en ligne de compte.
Un accompagnement financier avec le forfait « mobilité durable »
Comment l’employeur peut-il favoriser l’adoption de comportements écocitoyens dans le domaine de la mobilité ? Celui-ci a tout à y gagner, aussi bien en termes de RSE (responsabilité sociétale de l’entreprise) que de bien-être des salariés et de qualité de vie au travail. La première démarche peut être l’enrichissement du package de rémunération et d’avantages, avec le déploiement du forfait « mobilité durable » ; mis en place par décret, en mai 2020, il prévoit la prise en charge de tout ou partie des frais de transports personnels entre le domicile et le lieu de travail, jusqu’à 600 € par an.
Ce format peut couvrir les frais de carburant, ainsi que les dépenses engagées pour l’alimentation de véhicules électriques, hybrides rechargeables ou hydrogène. Plusieurs moyens de transport sont concernés : vélos électriques ou mécaniques ; voiture, mais uniquement dans le cadre du covoiturage ; les scooters et trottinettes électriques en libre-service ; ou encore les transports en commun.
Coconstruire les mesures avec les collaborateurs
Ce levier n’est pas le seul qui peut être activé. Pour aller plus loin dans la démarche, l’employeur a tout intérêt à définir un plan de mobilité. Il s’agit de l’ensemble des mesures mises en place pour optimiser l’efficacité des déplacements des collaborateurs entre le domicile et le lieu de travail. Ce plan gagne à être coconstruit avec les bénéficiaires : quelles sont leurs attentes ? Leurs contraintes ? Les opportunités ? Entre une entreprise basée dans le quartier de la Défense, à Paris, et une PME familiale située dans une petite ville sans transports en commun, les mesures vont être très différentes.
L’organisation d’ateliers, en interne, ou le recours à une enquête, va servir à orienter les priorités d’action – et d’investissement. Les possibilités ne manquent pas, comme le démontrent les innovations portées par les entreprises : mise en place d’un garage à vélos sécurisé, bornes de recharge pour les voitures électriques, vestiaires avec douche pour les « vélotaffeurs », primes pour l’achat d’un vélo ou d’une trottinette…
Les multiples facettes du plan de mobilité
Le covoiturage peut également être encouragé, avec un fichier recensant les covoitureurs, accessible via l’intranet ; ou des places réservées aux véhicules transportant au moins trois covoitureurs. L’aménagement des horaires de travail, dans les grandes agglomérations, est aussi une piste à creuser ; en arrivant plus tôt ou plus tard, les collaborateurs qui n’ont d’autre choix que la voiture individuelle vont éviter les périodes d’intense trafic routier.
Les entreprises ont donc de nombreuses options à leur disposition pour soutenir concrètement les mobilités douces de leurs salariés. Des salariés qui attendent d’être consultés pour définir celles qui auront le plus d’impact dans leur vie quotidienne. Le plan de mobilité va ainsi pouvoir s’imposer comme une brique essentielle de l’expérience RH collaborateur.