Dans un contexte de de stabilisation du marché de l’emploi, les entreprises privilégient certaines compétences – métiers comme comportementales – pour relever leurs défis business. Sans surprise, la maîtrise des outils d’IA devient un atout des candidats, qui profite notamment à la génération Z.
La chasse aux talents, au cœur de la « Grande Rotation » des années 2021 à 2023, est bel et bien terminée. Comme le révèle une nouvelle enquête de Robert Half, près de la moitié des actifs sondés n’ont pas été sollicités au cours des trois derniers mois par des recruteurs. Selon Matthieu Imbert-Bouchard, DG du cabinet de recrutement, cette évolution traduit un profond changement : « Cette page (…) se tourne aujourd’hui pour se diriger vers davantage de stabilité et de réflexion, en lien avec les incertitudes économiques actuelles, et un retour de l’équilibre dans le rapport recruteur / professionnel. »
Ces évolutions se traduisent dans la stagnation des perspectives de recrutement, confirmées par le dernier baromètre de WTW : plus de six DRH sur dix l’anticipent pour 2025, tandis que moins d’un sur quatre estime que les recrutements vont augmenter cette année.
Dans ce contexte peu favorable aux candidats, il devient plus que jamais essentiel de se distinguer auprès des potentiels employeurs, qui expriment des attentes claires en termes d’hard et de soft skills. La première édition du classement des compétences les plus en croissance en France, établie par LinkedIn, offre une vision précise des besoins des entreprises.
Une vision d’autant plus utile que sept offres d’emploi sur 10 diffusées sur la plateforme intègrent aujourd’hui des compétences concrètes, et que 50 % des recruteurs adoptent désormais une approche de recrutement fondée explicitement sur les compétences pour sourcer leurs candidats sur LinkedIn. En 2025, huit domaines de savoir-faire sont donc en fort essor : gestion du service client, analyse de données, intelligence artificielle, animation de réunion, ingénierie de projet, vente, développement commercial, analyse des risques.
Les recruteurs se montrent également particulièrement intéressés par sept compétences comportementales : communication orale, adaptabilité, ouverture d’esprit, gestion des priorités, travail en équipe, autonomie et gestion du stress. Sandrine Chauvin, directrice de la rédaction internationale de LinkedIn, analyse ainsi ces tendances : « D’ici 2030, plus des deux tiers des compétences requises auront évolué avec l’arrivée de l’intelligence artificielle. Se former en continu aux bonnes compétences est donc devenu essentiel. »
À ses yeux, le classement illustre deux grandes tendances qui redéfinissent le monde professionnel : « D’un côté, l’essor des compétences techniques telles que l’analyse de données, l’intelligence artificielle ou l’ingénierie de projet. De l’autre, la montée en puissance des soft skills, dont l’adaptabilité, la communication orale ou la gestion du stress, devenus incontournables pour s’adapter à un environnement professionnel toujours plus complexe et en perpétuelle évolution. »
Sans surprise, la montée en puissance de l’IA et l’élargissement de ses champs d’application professionnels imposent une mise à jour du portfolio de compétences des talents. C’est aussi une tendance majeure identifiée par les experts de Welcome to the Jungle : il devient essentiel d’être en capacité de travailler avec l’IA. Ainsi, 41 % des grandes entreprises et 36 % des PME envisagent de renforcer leur recours à l’intelligence artificielle en 2025. En termes de profils de talents recherchés, c’est la Génération Z qui devrait tirer son épingle du jeu. Une récente enquête indique ainsi qu’elle s’impose, en 2025, comme la principale priorité des recruteurs.
Dans un contexte d’accalmie sur le marché de l’emploi, chaque candidat ou salarié souhaitant changer d’employeur a donc intérêt à identifier précisément ses compétences, et à apprendre à les valoriser auprès des recruteurs.
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