Le développement durable s’invite dans la politique RH
Face à l’urgence, les enjeux environnementaux prennent une place de plus en plus importante dans la stratégie RSE des entreprises. Une prise en compte qui impacte aussi bien l’organisation et ses process, que le verdissement des métiers ou la sensibilisation aux écogestes. Plusieurs missions RH – recrutement, formation, communication – sont en première ligne pour concrétiser ces ambitions.
Conséquences des activités humaines sur l’environnement, accélération du changement climatique, crise énergétique : autant de sujets qui impliquent une transformation des entreprises, attendues pour intégrer ces enjeux dans leur fonctionnement interne comme dans la conception et la diffusion de leurs produits et services. Une démarche écoresponsable, attendue par les parties prenantes – clients, fournisseurs, partenaires, etc.
Pour répondre à ces défis, les employeurs cherchent des compétences spécialisées ; en conséquence, de nouveaux métiers émergent et connaissent une forte croissance, comme l’ont confirmé récemment plusieurs études de cabinets de recrutement. C’est le cas par exemple des consultants en développement durable ou encore des courtiers en énergie, particulièrement demandés par les entreprises pour optimiser leurs factures de gaz et d’électricité. Ou encore des managers, consultants ou chargés de mission Adaptation au changement climatique, ou des responsables Durabilité, attendus pour développer des stratégies répondant aux défis environnementaux, du diagnostic à la mise en œuvre. Corollaire de cette tendance, des formations initiales diplômantes apparaissent, comme le master proposé par l’université Paris-Saclay.
Accompagner le verdissement des métiers
Toutes les organisations ne sont bien sûr pas concernées dans les mêmes proportions : ce sont avant tout les activités industrielles et/ou multisites, nécessitant des locaux de taille importante et le recours à nombreux fournisseurs, qui impliquent un changement en profondeur. Pour autant la démarche doit traverser l’ensemble des secteurs d’activité et des entreprises, en ajustant la focale aux spécificités internes.
Un des axes à privilégier ? Accompagner le verdissement des métiers. D’après le dernier rapport sur les compétences vertes de LinkedIn, la part des emplois verts dans les recrutements a augmenté de près de 60 % depuis 2016, avec une nette accélération depuis 2019 (+ 30 %). Si l’on ajoute les emplois verdissants et potentiellement verdissants, qui ne nécessitent pas de compétences vertes mais demandent une certaine connaissance de celles-ci, c’est aujourd’hui plus d’un recrutement sur deux qui est concerné. Comme le précise Fabienne Arata, Country Manager chez LinkedIn France, « le développement durable, les énergies renouvelables et la sensibilisation à l’environnement sont parmi les compétences les plus demandées. » Auxquelles s’ajoutent celles relatives à l’hygiène, la sécurité et l’environnement, ou à la norme ISO 14001, qui définit les critères de système de management environnemental.
Sensibilisation aux gestes responsables et formations ciblées
Empreinte carbone, « green IT », maîtrise énergétique… Les thèmes en lien avec le développement durable étant nombreux, il faut établir des priorités d’action et en examiner l’impact, avec des indicateurs de performance définis précisément. Pour devenir une entreprise écoresponsable, il est également important de sensibiliser, voire de former les collaborateurs et dirigeants à ces enjeux. De plus en plus de programmes sont proposés par les organismes, notamment pour former les référents RSE des organisations, ou encore pour aider les top managers à développer des compétences ciblées. C’est par exemple le cas l’école de management ESSCA, qui propose aux dirigeants et entrepreneurs des formations courtes – par exemple, « anticiper et accompagner la transition écologique et énergétique » ou encore « mesurer son empreinte carbone ».
Si ces orientations structurantes sont indispensables, chacun, à son niveau, peut apporter sa pierre à l’édifice. Une politique de RSE doit aussi contribuer à l’évolution des mentalités et au changement comportemental, par de la sensibilisation, en continu, aux gestes écoresponsables ou aux bonnes pratiques numériques. In fine, c’est l’ensemble de l’entreprise et de ses acteurs qui va développer une culture « green » en interne, en associant directement certaines missions RH – recrutement, formation et communication.