Paie : les entreprises françaises se heurtent à la complexité de la législation
31 mars 2022
D’après le dernier indice de compétence paie établi par SD Worx , les entreprises européennes rencontreraient des difficultés à assurer une bonne gestion de la paie en raison de la complexité de la législation locale (33%). Cet indice souligne également que seul un quart des entreprises françaises interrogées utilise la technologie cloud pour leur processus de paie.
SD Worx, leader européen de services de RH et de paie, a souhaité, grâce à une étude, obtenir une vue d'ensemble sur la gestion de la paie, qu’elle soit effectuée en interne ou encore externalisée. En moyenne, les entreprises françaises estiment leur compétence en matière de gestion de la paie à 63,1/100 (contre 64,6/100 en Europe). Le Royaume-Uni obtient le score le plus élevé avec 66,6.
SD Worx a ensuite examiné quels facteurs rendent le processus de paie plus complexe pour les entreprises. Pour ce faire, SD Worx s’est basé sur son Payroll Proficiency Index, qui analyse six dimensions : la législation, la rémunération, la technologie, les ressources, les compétences et les partenaires. La législation locale semble être le point de friction le plus important pour les entreprises françaises, suivi par le mode et la fréquence de rémunération et le turnover des employés. Cette tendance est également visible sur l’ensemble des pays d’Europe interrogés.
La main-d'œuvre et plus précisément le turnover constant des employés de l’entreprise, l'existence de différents profils d'entreprise - et de divers types de contrats, sont considérés comme des éléments qui rendent difficile la gestion de la paie. La rémunération est, elle aussi, considérée comme un obstacle, en partie en raison de la variété des types de rémunération. La maturité de la technologie, les compétences des experts en matière de paie et les partenaires externes sont également mentionnés comme des facteurs ayant un impact sur le processus de paie.
Système fiscal et législation changeante
De façon générale, les entreprises européennes attribuent une note de 59,1/100 au respect de la législation dans leur processus de paie. La France (55,9) se situe en dessous de la moyenne. Toutefois, un système de paie fluide devrait garantir le respect de la législation locale indépendamment de sa complexité. La complexité du calcul du salaire minimum, la fréquence des changements législatifs figurent notamment parmi les problèmes les plus souvent rencontrés par les entreprises françaises en matière de respect de la législation sur les salaires.
« Ces résultats ne font que confirmer ce dont nous avons déjà conscience : en France, la législation relative aux salaires est certainement la plus complexe et la plus lourde d’Europe », déclare Patrick Barazzoni, Directeur Général, chez SD Worx France. « Son évolution rapide, mais aussi la variété des conventions collectives, des activités syndicales ainsi que la complexité des réglementations en matière de salaires minimums et variables participent également à rendre la gestion de la paie difficile ».
L'externalisation au service de l'efficacité
Au niveau européen cette fois, les entreprises qui externalisent la paie trouvent un grand intérêt dans la collaboration avec leur prestataire (69,7). D’après l’étude SD Worx, les entreprises françaises sont parmi les premières en Europe à externaliser la gestion de la paie (après les Pays-Bas). 64% d’entre elles estiment d’ailleurs que l'externalisation rend la gestion des salaires beaucoup plus efficace. Elles apprécient le recours à des experts qui permet une gestion facilitée des contrats des nouveaux salariés et des départs ou encore un support pour répondre à leurs questions sur les applications spécifiques de la législation à leur contexte de paie particulier.
En outre, en termes de technologie, de plus en plus d'entreprises passent au cloud computing : 49% des entreprises européennes l’utiliseraient et 8% une combinaison cloud/sur site. Cependant, ces résultats varient notablement d’un pays à un autre : alors que 7 entreprises sur 10 utilisent déjà exclusivement une solution SaaS pour leur paie aux Pays-Bas, elles ne sont que 24,9% aujourd’hui en France. D’ailleurs, 69,1% des entreprises françaises interrogées utilisent toujours des solutions sur site pour la gestion de la paie, faisant état d’un certain retard dans le passage au SaaS. Pourtant, une solution en ligne reste aujourd’hui un choix judicieux car il offre une flexibilité et une plus grande sécurité, surtout à l'heure du travail hybride, et cette tendance devrait se poursuivre.
« En Europe, 65 % des entreprises trouvent que la collecte et l'intégration des données sont plus faciles si un partenaire externe s'en charge », explique Patrick Barazzoni. « De surcroît, plus de deux entreprises sur trois trouvent encore plus efficace et plus sûr d'externaliser également le calcul effectif de la paie. Il va de soi que les prestataires de services de paie, grâce à leur expertise et à leur savoir-faire, gèrent plus efficacement ces processus tout en permettant une optimisation des coûts pour leur client. »