Recrutement : une nouvelle priorité pour les entreprises françaises
Face à la difficulté de recruter de nouveaux talents, près de 4 postes sur 10 sont pourvus en interne.
16 septembre 2021
Alors que l’économie semble redémarrer en France, la guerre pour acquérir les meilleurs talents bat son plein. Pour y parvenir, les entreprises européennes misent sur la mobilité interne avec 4 postes sur 10 pourvus en Europe grâce à cette méthode. SD Worx, spécialiste européen des RH et de la paie, a mené l’enquête concernant la « chasse » aux talents et la mobilité dans 14 pays européens et dont voici les principaux résultats.
Tombé à la dixième place en 2020, le recrutement figure désormais en troisième position sur la liste des préoccupations des RH cette année. Depuis que l’économie repart progressivement, les entreprises recommencent à recruter et certaines recherchent même de nouveaux types de profils depuis qu’elles ont adapté leur organisation du travail pour faire face à la COVID-19. Dans ce contexte, les entreprises européennes se tournent plus souvent vers l’interne. Elles déclarent notamment pourvoir 41 % des postes par ce biais. Dans la plupart des pays, cette tendance à la mobilité interne est en légère hausse depuis le début de la crise sanitaire.
La guerre des talents incite les entreprises à chercher des solutions en interne
« Depuis le début de la crise sanitaire, bon nombre d’entreprises ont décidé de faire les choses autrement. Elles ont notamment accéléré leur transformation digitale, adapté leurs méthodes de travail, ou encore modifié leur portefeuille de produits ou de services pour répondre aux nouveaux besoins de leurs clients », explique Cathy Geerts, Chief Human Resources Officer chez SD Worx. « Ces changements requièrent souvent des compétences différentes et/ou nouvelles. Mais, malheureusement, il est possible que les entreprises ne disposent plus des profils adéquats, d’où le retour du recrutement au rang de priorité. Une solution consiste à recruter en interne et, si nécessaire, à former les collaborateurs déjà en poste à une nouvelle fonction. C’est un choix judicieux, car les perspectives d’évolution contribuent à une expérience des collaborateurs positive, à leur engagement et à leur loyauté. Et en tant qu’employeur, le fait d’offrir des opportunités de développement au sein de l’entreprise rend également l’entreprise plus attrayante. »
À titre de comparaison, en Suisse (53 %) et en Irlande (52 %), les entreprises trouvent plus souvent un nouveau profil en interne qu’en externe. À l’inverse, l’Espagne (38 %), la France (36 %), la Belgique (34 %) et les Pays-Bas (31 %) sont en retrait. Néanmoins, une tendance surprenante se dégage dans les pays scandinaves qui font figure d’exception : seules 19 % des entreprises privilégient le recrutement en interne.
Seule 1 entreprise sur 3 communique les opportunités de recrutement en interne
SD Worx a également demandé aux dirigeants d’entreprise en Europe comment ils abordent et encouragent la mobilité interne. Malheureusement, à peine un tiers d’entre eux (32 %) communique sur les postes disponibles en interne. Seules 3 entreprises sur 10 indiquent que les responsables se concertent avec le service RH dans leur recherche de talents.
Les responsables/mentors/coaches discutent des possibilités de carrière et de promotion avec les salariés dans 27 % des entreprises en Europe. Dans une entreprise sur 4, la mobilité interne n’est pas une pratique répandue et les décideurs n'examinent la possibilité de transferts internes que s’il y a des postes à pourvoir.
Un peu plus de la moitié des entreprises font appel à l’IT pour gérer leur mobilité interne : 55 % utilisent des applications numériques et des systèmes intelligents pour prévoir les talents nécessaires dans chaque service. 17 % des entreprises font appel à un système de gestion des talents qui tient à jour l’état des compétences – celles qui sont présentes et celles qui manquent, et enfin 15 % utilisent un outil de planning du personnel qui leur permet d’obtenir un fichier dédié à la gestion optimale du personnel. Enfin, seules 13 % des entreprises font appel à un outil de veille interne qui pourrait les aider à mettre en relation les collaborateurs avec des postes ou des projets qui peuvent leur correspondre.
« En tant qu’employeur, la gestion des compétences permet de détecter des talents inédits, motiver les choix de mobilité interne et créer des parcours de développement personnalisés qui donneront aux salariés la possibilité de commencer un nouvel emploi dans les meilleures conditions possibles. De cette façon, la mobilité interne devient un moteur de succès », déclare Ariane Coryn, Operations Director career solutions chez SD Worx Staffing & Career Solutions.
« Beaucoup d’entreprises sous-estiment l’importance de la mobilité interne. Il serait bon que la proportion des entreprises qui accompagnent les employés dans leur carrière et leurs possibilités de promotion soit plus importante. Les entreprises peuvent encore progresser. Pourtant, elles semblent oublier que la mobilité interne est une manière de maintenir la motivation de leurs collaborateurs tout en aidant à réduire les frais de recrutement. Il s’agit sans aucun doute d’une formule gagnant-gagnant », conclut Cathy Geerts.
À propos de l’enquête
En juin, SD Worx a interrogé 2 746 décideurs d’entreprises européennes établies en Belgique, en Allemagne, en Finlande, en France, en Irlande, en Italie, aux Pays-Bas, en Norvège, en Autriche, en Pologne, en Espagne, au Royaume-Uni, en Suède et en Suisse. L’enquête a porté sur leurs priorités et leurs défis en matière de RH, ainsi que sur des thèmes comme l’externalisation, la prestation de services RH, le développement des talents et la mobilité ou encore les performances des collaborateurs et les RH numériques. Des entreprises de tous les secteurs ont été consultées.
Environ 60 % des entreprises interrogées comptaient moins de 250 salariés, près de 30 % comptaient entre 250 et 3 000 salariés et 10 % comptaient plus de 3 000 salariés. À peu près la moitié des entreprises relevaient du secteur des services, mais des entreprises agricoles, des entreprises industrielles, des pouvoirs publics et des organismes du secteur non-marchand ont également participé à l’enquête.